Oùsontnostongs?

mardi 17 décembre 2013

Las ruinas

Réveil matinal et frais nous avons passé une très bonne nuit car plutôt fraîche. Mais il fait déjà 24° et il n’est que 9h.

Nous partons visiter la Mission de San Ignacio (70£Ar/pers). Ce site remarquable est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce sont maintenant des ruines mais à la fin du XIXème siècle une population entière de Guaranis était présente. Les jésuites avaient décidé de créer des communautés autonomes d’indiens Guaranis où le travail et les ressources sont partagés et les tâches n’excèdent pas 6h (en Europe à cette époque on travaille 12h par jour). Pas d’esclavagisme, ici les Guaranis se gouvernent en élisant un chef chaque année et arrivent à se protéger ainsi des banderas, ces riches propriétaires européens qui cherchent en plus de s’approprier les terres de la main d’œuvre gratuite. Ils apprennent à cultiver des légumes (surtout pour les pères jésuites) car eux préfèrent le manioc et les pommes de terre. Ils apprennent à lire, à écrire (ce seront les premières communautés entièrement alphabétisées). En contre partie ils doivent abandonner leurs rites païens au profit du christianisme et de la reconnaissance du pape. Ils doivent également arrêter le cannibalisme rituel et la polygamie. Les grandes « casas » d’origine que construisaient les Guaranis en terre et paille et qui pouvaient accueillir plus de 40 personnes sont repris pour modèles. Mais les jésuites séparent ces blocs de maisons par des murs pour en faire de plus petites. La cellule familliale se réduit au père, mère et enfants. Les guaranis acceptent assez facilement ces changements pour obtenir en contre partie la protection et une certaine liberté. Cette situation est améliorée par leur amour et connaissance pour la musique qu’ils peuvent utiliser en toute liberté dans ces missions.

Les « reducciones Guaranis » cesseront quand le nouveau roi espagnol décidera de se réapproprier ces terres et ces occupants pour les partager avec ces voisins européens. Des frontières se décideront alors entre le Brésil, le Paraguay et l’Argentine qui deviendront soit propriété espagnole soit portugaise.